Crimes racistes

Crimes racistes à Marseille 1973

En 1973, c’est l’été meurtrier à Marseille et dans le sud de la France. Le 25 août, un Algérien tue un chauffeur de bus. Dans le journal d’extrême droite le Méridional, Gabriel Domenech, publie un éditorial raciste intitulé « Assez, assez, assez ! ». Une vague de haine raciste parcourt la ville. Pour les médias, la police et la justice l’ennemi c’est l’algérien et plus généralement l’arabe.

Dans la nuit du 28 au 29 août 1973, Ladj Lounès, 16 ans, est assassiné par un policier, nostalgique de l’Algérie française, venu exprès dans le quartier pour tuer un arabe.

D’autres crimes et assassinats ont lieur contre des algériens.

Saïd Aounallah est abattu le 26 août près de l’autoroute nord de Marseille, son corps est retrouvé près d’un dépôt de bus dans le centre-ville ; la presse locale mentionne que « sur les lieux, les policiers ont découvert cinq douilles de 22 long rifle » et dénigre la victime, mais ne fait aucun lien avec les évènements de la veille.
Abdel Wahab Hemahoum (ou Hamaman26, ou Hemaman) est tué à coups de madrier le 26 août sur le Vieux-Port au cours d’une bagarre générale
Le 29 août, le soir même des obsèques d’Émile Gerlache, le brigadier François Canto abat froidement un algérien de 16 ans, Ladj Lounès
Le 1er septembre, 2 000 personnes participent aux obsèques de Ladj Lounes  Hamou (ou Hammou) Mebarki, décède le 29 août, le crâne défoncé par son employeur
Saïd Ghilas est blessé mortellement le 28 août dans le quartier Saint-André de Marseille
Bensaha Mekernef décède le 2 septembre des suites d’une fracture du crâne
Mohammed Ben Brahim est tué avec une carabine le 16 septembre dans le 16e arrondissement de Marseille par sa voisine
La sociologue Rachida Brahim a décompté 17 assassinats de personnes nord-africaines en 1973 dans la cité phocéenne mais la plupart des assassins n’ont pas été identifiés

Les mots ”ratonnade” ensanglantent la ville, où persiste la nostalgie de la colonisation.

Le 15 décembre une bombe explose dans le consulat d’Algérie à Marseille faisant 4 morts et 20 blessés. L’attentat est revendiqué par un mystérieux groupe « Charles Martel ». Ces événements interviennent onze ans après la fin de la guerre d’Algérie. Le premier choc pétrolier et la crise économique renforce un racisme anti-arabe.

Une vague de haine raciste parcoure la ville dans la police comme la justice et les médias. La liste ne cesse de s’allonger comme le souligne Rachida Brahim, « (…) elles pointent du doigt les crimes, mais également la grande majorité des procès qui ont fini par des peines légères avec sursis ou des acquittements, quand ce n’est pas un non-lieu qui est venu clore l’affaire ». Selon l’ambassadeur d’Algérie, il y a 50 morts et 300 blessés.

Des Algériens côtoient des Pieds noirs rapatriés qui n’ont pas accepté l’indépendance. Le groupe d’extrême-droite, Charles Martel, commet des crimes et assassinats contre des Algériens et des représentations consulaires. Les mots ”ratonnade” ensanglantent la ville, où persiste la nostalgie de la colonisation. « La guerre d’Algérie se rejoue un peu dans ces année-là. », analyse Rachida Brahim.

Pour comprendre l’impunité des auteurs, il faut revenir sur l’histoire de la colonisation. Dès le début en Algérie le territoire est déclaré français, mais les autochtones, sont des sujets sans droits civiques. Le code de l’indigénat établi par les militaires dès 1830 et formalisé en 1870.

À Paris, une unité de police spéciale, la Brigade Nord-Africaine (BNA) est instaurée en décembre 1923 pour contrôler les « indigènes. Cette unité est au sein du Service d’Assistance aux Indigènes Nord-Africains (SAINA) véritable « Bureau arabe » sur le modèle établis en territoire algérien. Les soldats coloniaux participent à la libération mais dès 1944, on procède au « blanchiment » des troupes en retirant du front les « tirailleurs sénégalais ». Le Général de Gaulle ne veut pas que les peuples colonisés soient visibles afin de les empêcher de croire à l’indépendance.

La ville de Marseille est particulièrement concernée par les violences et crimes racistes. Le déchaînement de la haine anti-arabe perdure. Plusieurs quartiers de la ville sont ciblés par des violences ou des attentats qui touchent majoritairement les populations d’origines Maghrébines. Les violences et les crimes racistes sont revendiqués par des groupes d’extrême droite.

Quelques mois plus tard Zahir Boudjellal, 17 ans, est tué par un voisin qui a tiré au 22 rifle du 18e étage « à cause du bruit ». Il est condamné à 5 ans de prison dont 3 avec sursis.

La cité des Flamants fait partie du Grand Saint Barthélémy, dans le 14e arrondissement de Marseille. C’est dans ce quartier que le 18 octobre 1980 que Lahouari Ben Mohamed est tué lors d’un simple contrôle routier. Il faisait froid et le CRS menace les jeunes « faites attention les jeunes, je ne sais pas si c’est le froid, mais j’ai la gâchette facile ce soir ». Une manifestation est organisée le lendemain de la mort de Lahouari pour dénoncer les violences policières. Les amis de Lahouari crée une troupe théâtre des Flamants et écrive la pièce « Ya Oulidi », « O mon fils ! », cri de douleur de la mère à l’annonce de la mort de son fils.

Ratonnades PDF

L’événement déclancheurs des violences raciste de l’été 1973

Le 25 août 1973, un tragique fait divers a déclenché une vague de violence raciste à Marseille.

Salah Bougrine, un travailleur immigré algérien atteint de démence, est monté dans le bus de la ligne 72 sur le bd Duparc. Après un échange tendu avec le chauffeur Émile Guerlache à propos d’un ticket. Salah Bougrine le tue et blesse six autres passagers avant d’être maîtrisé par un ancien boxeur présent dans le bus.

L’enquête a confirmé que l’agresseur souffrait de troubles mentaux, ce qui a été confirmé lors de son procès où son irresponsabilité pénale a été reconnue.

Salah Bougrine avait été victime d’une rixe en 1968 à Nice, nécessitant une trépanation qui lui avait laissé d’importantes séquelles.

La presse locale, Le Méridional, quotidien d’extrême droite et son rédacteur en chef, Gabriel Domenech, fervent partisan de l’Algérie française, proche des anciens de l’OAS, et farouchement hostile à toute présence algérienne en France. Dans son éditorial, le lendemain du meurtre d’Émile Guerlache, il exprime une haine violente. 

Cet événement tragique a provoqué une vive émotion dans la ville, notamment parmi les collègues de la victime. Environ 2 000 traminots. Plus de 5000 personnes se rassemblent à son domicile, le cortège se dirige vers le cimetière Saint-Pierre en présence des syndicats CGT, CFDT et FO.

Dans un contexte de forte tension un mot d’ordre circule à l’Amicale des Algériens en Europe : aucun algérien dans la rue cet après-midi. 

La Création d’un Comité de défense des Marseillais (CDM), le parti d’extrême droite Ordre Nouveau, la section des Bouches-du-Rhône de l’Union des jeunes pour le progrès, des gaullistes, l’Union des étudiants juifs de France, les Comités de défense de la République et le Centre des démocrates sociaux (CDS) ainsi qu’un député de l’UDR expriment des propos contre les Maghrébins les accusant de délinquance notamment pour les algérienne et estiment qu’il y a « trop d’étrangers indésirables en France ».

Malheureusement, malgré les circonstances mentales évidentes de l’agresseur, cet incident a déclenché une vague de violence raciste à Marseille et dans sa région, marquant le début d’une sombre période de l’histoire de la ville.

Les ratonnades

Les ratonnades, de 1973 aux déclarations de Tommasini en 2021, soulignent la persistance du racisme anti-arabe à Marseille, entre violences physiques historiques et discours haineux contemporains. Le terme « ratonnade » agit comme un pont mémoriel entre ces deux épisodes.

Christian Tommasini, ancien président du Yachting Club de la Pointe-Rouge à Marseille, a été condamné en décembre 2021 à 10 000 euros d’amende pour provocation publique à la haine raciale et injure publique raciale. Cette condamnation fait suite à des propos tenus lors d’un conseil portuaire en février 2021, où il avait déclaré :
« Le jour où il faudra s’armer, je serai le premier à aller faire de la ratonnade », en ajoutant « Y’en a marre des Arabes, tu ne peux plus rien faire sans qu’un Arabe vienne te faire chier ».

Lors d’une réunion sur la gestion du port de la Pointe-Rouge, Tommasini a tenu un discours explicitement raciste, qualifiant les usagers du parking adjacent de « melons » et « Arabes », et assumant ouvertement son racisme : « Oui, je suis raciste ». Un enregistrement de la séance, révélé par Marsactu, a confirmé ces déclarations, ainsi que les rires et l’absence d’interruption des élus présents.

Le tribunal a retenu l’« incitation à s’armer en vue d’une ratonnade » et les « termes méprisants utilisés à l’encontre de personnes du fait de leur origine maghrébine »

Lors de son procès, il a minimisé ses propos (« les mots ont dépassé ma pensée »), évoquant même « un ami arabe » et un « partenaire de pétanque musulman » pour contester l’accusation de racisme.
Malgré sa démission initiale, Christian Tommasini a repris la présidence du club en 2022, alors que celui-ci est impliqué dans l’organisation des Jeux Olympiques 2024 à Marseille. Cette reconduction a suscité des critiques, notamment au regard de la gravité de ses propos.

Article tomasini
https://marsactu.fr/je-serai-le-premier-pour-la-ratonnade-racisme-assume-dans-une-reunion-de-la-metropole/

1973 Souvenir de Grasse Mogniss H. Abdallah

Souvenir de Grasse, un certain 12 juin 1973

Retour sur une ratonnade par Mogniss H. Abdallah

8 mai 2013

Pentecôte 1973 à Grasse, capitale des fleurs et du parfum dans les Alpes-maritimes. Lundi 11 juin, des travailleurs immigrés tunisiens tiennent meeting en plein air dans la vieille ville, et décident en assemblée générale d’une grève illimitée reconductible toutes les 24 h. Une ratonnade s’en suit. Quarante ans plus tard, Mogniss Abdallah revient sur les faits, et rappelle que cette histoire est loin d’être terminée.

Ils travaillent dans le bâtiment, parfois dans l’horticulture ou des exploitations agricoles, sont pour la plupart sans-papiers, et vivent dans des logements délabrés voire dans des bidonvilles (la Plaine du Var, la Bocca à Cannes...). Ils co-existent avec les pieds-noirs contrôlant le petit commerce du vieux Grasse, mais qui ne veulent pas se mélanger. Un « Sudisme » à la française. Ne supportant plus la « surexploitation » - c’est leur expression –, ni un racisme latent à peine contenu, ils ont décidé de le faire savoir sur la place publique. Comme ailleurs en France, où des grèves de la faim, des occupations d’usine ou des manifestations se multiplient pour réclamer des papiers et la « carte de travail », des augmentations de salaire, un logement décent, le droit à la santé, à la liberté d’expression et d’association.

« Liberté, papiers, égalité ».

Mardi 12 juin au matin, ils sont 200 à 300 devant la mairie pour présenter leurs revendications. Mais le maire, Hervé de Fontmichel, un notable centriste proche de Jacques Médecin (très droitier député-maire de Nice), refuse toute discussion. Ceinture tricolore en bandoulière, il fait disperser la manifestation à la lance d’incendie par des sapeurs-pompiers réquisitionnés et par sa police municipale. L’après-midi, les travailleurs tunisiens sont à nouveau réunis par petits groupes sous le marché couvert, au centre du « quartier arabe ». Peu après 16h, les gardes-mobiles investissent la place. Avec l’appui de petits commerçants et artisans, commence alors une chasse à l’homme dans les rues et jusque dans les maisons qui va durer jusqu’au milieu de la nuit.

Police et CRS procèdent à une cinquantaine d’interpellations. Suite aux tabassages, on relève cinq blessés, dont un grave. Dans les jours qui suivent, une « liste noire » circule dans les entreprises. Plusieurs dizaines de manifestants réels ou supposés sont licenciés, du jour au lendemain. Le maire quant à lui déclare devant des médias alertés : « Ces manifestations sont absolument scandaleuses et nuisent à l’ordre public. Il est non moins scandaleux qu’elles ne soient pas plus sévèrement réprimées ».

Fanfaron, il assume : « Moi, je suis maire, et je dois assurer la tranquillité de mes concitoyens. Or la population se plaint tous les jours du tapage nocturne provoqué par les Arabes, de leur insolence, de leur façon d’interpeller les filles » (l’Express, 2 juillet 1973).

Stigmatisant des « attitudes indécentes pendant la Marseillaise », ou de « vilaines histoires de mœurs » (Le Monde, 24-25 juin 1973), il confie, un brin patelin : « C’est très pénible, vous savez, d’être envahi par eux » (in le Nouvel Obs, 25 juin 1973).

Entretemps, des affiches « Halte à l’immigration sauvage » sont apparues, avec la signature d’Ordre nouveau, groupe d’extrême-droite qui vient de lancer le 9 juin 1973 une campagne nationale (culminant avec des affrontements violents le 21 juin devant la Mutu à Paris). Dès lors, des soupçons de collusion pèsent sur le « comité de vigilance des commerçants et artisans de Grasse », des membres du Cidunati et des organisations de rapatriés.

Face aux risques de « provocations », le maire tente alors de calmer le jeu. Pour autant, il annonce tranquillement le départ de 600 Nord-africains de sa ville depuis les « incidents » de la Pentecôte. Lors de son élection, en 1970, il avait promis le départ d’un millier de « clandestins ». La politique du chiffre, déjà. Certes, « l’ordre règne à Grasse », comme le titre le journal Le Monde. Mais cela n’empêchera pas de penser que « la lutte paie » au plan national.

Ainsi, le 13 juin 1973, au lendemain de la « ratonnade » mais aussi du succès de plusieurs grèves de la faim (dont celles des « 56 » à l’église de Ménilmontant-Paris XXème, cf. Libération, 15 juin 1973), le nouveau ministre du Travail Georges Gorse annonce la suspension de la circulaire Fontanet (qui subordonnait la délivrance d’une carte de séjour à l’obtention d’un contrat de travail et d’un « logement décent »), et la possibilité de régulariser les travailleurs entrés en France avant le 1er juin 1973 pouvant présenter une promesse d’embauche.

Plus de 35 000 travailleurs immigrés bénéficieront de cette mesure, titre de séjour et de travail à la clé. Pour élargir la lutte et ne pas retomber dans le statu quo, « nous allons organiser une grande marche d’explication à travers toute la France », proclament dans une lettre ouverte les ex-grévistes de Ménilmontant (cf. Libération, op.cit.)

« Si on fout le camp d’ici, qui c’est qui va construire vos maisons ? La majorité d’entre vous, vous comptez sur nous, et si on n’a pas les papiers, les patrons profitent sur nous... comme ils veulent. » Un travailleur immigré in documentaire Souvenir de Grasse, de Jean-Jacques Béryl

Au-delà du clientélisme flattant un électorat gémissant « nous ne sommes plus chez nous », certains prêtent au maire la volonté de chasser les Arabes et les pauvres de la vieille ville, de détruire le « village nègre » pour faire de Grasse un nouveau Saint-Paul de Vence, une sorte de villégiature embourgeoisée avec ses complexes immobiliers luxueux. Dans le film documentaire « Souvenir de Grasse » (26mn - 1973), on voit ainsi un peu partout dans la ville des panneaux publicitaires aguichants, qui vantent les constructions à tout va.

Mais le réalisateur Jean-Jacques Beryl, accompagné de Yann Le Masson et Antoine Bonfanti, est surtout venu à Grasse pour enquêter sur la « ratonnade » et pour recueillir des témoignages de tout bord. Aussi se balade-t-il sur le marché, tend le micro à des petits commerçants qui, telle cette crémière, se cantonnent dans des euphémismes de bon aloi, avant de se lâcher : « Oh ! Nous on les ignore... On n’a pas à faire à eux du tout, hein... Ce sont des primitifs...Ce sont peut-être de braves gens, hein, j’en sais rien mais moi, je préfère les voir chez eux plutôt que chez moi", s’esclaffe-t-elle d’un air entendu.

Un autre : « Monsieur, ils ont des mœurs que nous, on n’arrive pas à comprendre... Vous avez des gars, ils vivent ici depuis 20, 30 ans, eh bien ! Ils sont restés ce qu’ils sont... Ce n’est pas que je les critique, loin de là ma pensée... »

Et à propos des « incidents » ? La crémière : « On a été surpris par leur manifestation, on s’est demandé ce qui leur arrivait ! Ce sont des immigrés qui n’ont pas de carte de séjour... »

Sous-entendu : quand on n’a pas de papiers, on ne manifeste pas, on ne fait pas de politique, on ferme sa gueule. D’ailleurs, « c’étaient des blancs qui étaient à la tête de leur manifestation, c’était pas les Arabes.... Tout seuls, ils l’auraient jamais fait, leur histoire. » Les rumeurs d’une manip’ par des « maoïstes » venus de Nice persistent.

 

L’équipe des cinéastes -militants à leur manière- connaît la ritournelle. Ils vont aussi à la rencontre des travailleurs immigrés, dans leurs baraquements à la Bocca. D’abord méfiants, certains se confient, égrainant les discriminations vécues au quotidien, au travail, au café, dans l’accès au logement... Le 11 juillet 1973, plusieurs d’entre eux montent à la tribune d’un meeting organisé dans l’ancien Casino par le MRAP à Grasse, décrivent comment le patron critique sans cesse le travail soi-disant mal fait pour « enlever le moral » des ouvriers et ne pas augmenter leur salaire. Ils réclament tous sans détours l’égalité des droits et de traitement, le droit au respect.

40 ans après la déferlante raciste dans le Midi, où en est-on ?

Ils expriment aussi la peur du racisme, la nécessité de réagir.

« Si je sors la nuit, tout seul, pour aller au cinéma ou au café, je ne reviens pas, je me fais jeter dans la rivière... A la gendarmerie, si je dis quelqu’un m’a fait du mal, ils me disent on verra , on verra... C’est pas bon... Il faut qu’on fasse quelque chose, quoi ! », s’insurge un habitant des baraques.

Le curé de la paroisse, présent au meeting, prononcera quelque mots de réconfort : « En prêtre, en représentant de l’église, je me suis senti obligé de m’adresser aux Grassois pour leur dire : faites attention, car cela est grave, on n’a pas le droit de se dire chrétien quand on regarde avec mépris des personnes qui vivent à côté de nous et, puisque j’ai la parole, je me tourne vers les Nord-africains qui sont là, Marocains, Tunisiens, Algériens, pour demander pardon de ce qui a été fait contre eux... par les Grassois ! »

S’il a été entendu par les travailleurs immigrés et par les militants antiracistes présents dans la salle, cela ne sera pas le cas des « braves gens » qui donneront libre cours à un racisme ostentatoire dans tout le Midi. En effet, la « ratonnade » de Grasse constituera un événement précurseur de l’été meurtrier 1973, en particulier à Marseille, où une quinzaine d’Arabes seront assassinés.

Aujourd’hui, que reste-t-il de cette histoire ? Le film « Souvenir de Grasse » n’a semble-t-il jamais été diffusé sur place. Cette lacune sera comblée à l’occasion de la 5ème commémoration de la mort d’AbdelHakim Ajimi, samedi 11 mai 2013. Un moment sans doute aussi pour rediscuter où on en est du racisme individuel ou systémique dans cette « douce France ». Une « vieille France », qui de génération en génération maintien à distance les immigrés et leurs enfants, 40 ans après ces affrontements raciaux entre « Européens » et « suppôts mahométans », pour reprendre la terminologie fleurie des amis du maire d’antan.

Liens

Le racisme à Marseille ou la mort de Ladj Lounes
https://www.sonuma.be/archive/le-racisme-a-marseille-ou-la-mort-de-ladj-lounes  ;

Les ratonnades de 1973 sont une vague de violences racistes envers les Algériens perpétrées en France, principalement à Grasse et Marseille,
https://www.facebook.com/watch/?v=2537009193254763

"La race tue deux fois" est un ouvrage écrit par Rachida Brahim, publié en janvier 2021 aux Éditions Syllepse. Ce livre, issu de la thèse de doctorat en sociologie de l’auteure, examine l’histoire des crimes racistes en France entre 1970 et 2000
https://lms.hypotheses.org/13066

Marseille - Des « ratonnades » de 1973 à la Marche pour l’égalité et contre le racisme
https://rutube.ru/video/60b930bba81542e2779005c17606fb85/?fbclid=IwAR3UmYE_WabggE2OtZhIwlRIxw4YRLp9l2o7E5MwPlnu8xIuhnUEcL97sx8

Crimes racistes à Marseille 1973 guide du Marseille colonial
https://guidedumarseillecolonial.org/-Crimes-racistes-a-Marseille-1973-

Marseille - Des « ratonnades » de 1973 à la Marche pour l’égalité et contre le racisme HAMID
https://www.youtube.com/watch?v=aJ7No-DnCT0

Wikipedia

Yvan Gastaut

Yvan Gastaut

Mise à jour :mardi 6 mai 2025
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