La ségrégation spatiale a été voulue, pensée et reste très visible : là dans le nord de la ville des habitations dégradées pour loger des familles précaires et dans le sud des logements de qualités pour des catégories sociales privilégiées. Dans le quartier Belsunce on retrouve les travailleurs migrants dont certains retraités isolés. Les familles et notamment les jeunes hommes connaissent déjà le contrôle au faciès et les arrestations arbitraires

Pour accompagner toutes ces luttes et informer le public le journal sans frontières sera crée

Les objectifs de Sans Frontière étaient

• · « d’intervenir dans le domaine de l’information des immigrés et de l’opinion publique sur le sujet des immigrés »
• · L’association Sans Frontière a notamment regroupé au sein de sa rédaction Manuel Diaz, Abdelmalek Sayad, Driss El Yazami, Saïd Bouziri A. Jazouli et Mustapha Mohammedi

Au traumatisme de la colonisation, de la guerre d’Algérie et des attentats se rajoutent les conditions de vie plus que précaires pour les immigrés qui s’entassent dans les bidonvilles.

Pour les plus "chanceux", ce sont les cités de transit, puis l’arrivée dans les HLM jusqu’à l’assignation à résidence perpétuelle

Incroyable ! Pendant des années, Marseille a abrité une prison « clandestine » dans le quartier d’Arenc, au sein du port autonome de Marseille, dans un hangar vétuste. Ce lieu de détention illégal est utilisé pour faciliter les reconduites à la frontière des étrangers « jugés » indésirables.

En 1975, l’affaire de « la prison clandestine » est révélée, et suscite de nombreuses manifestations et recours juridiques. La rétention administrative sera finalement légalisée en 1981 par le gouvernement socialiste de F. Mitterand, qui instituera les Centres de Rétention Administrative (CRA), des lieux de privation de liberté contrôlés par la Police nationale et ne dépendant pas de l’administration pénitentiaire.

Liens

https://guidedumarseillecolonial.org/Arenc

L’histoire de la "prison d’Arenc" à Marseille
https://www.facebook.com/watch/?v=3918277731760651

Collection Documentaire Via StellaUn Hangar sur le port
https://www.france.tv/documentaires/documentaires-societe/6543734-un-hangar-sur-le-port.html

Le Mouvement des Travailleurs Arabes (MTA) est créé en 1972 pour mobiliser les travailleurs immigrés dans la lutte contre la précarité, l’exploitation, le racisme et pour les droits

· Au mois d’août 1973, une campagne raciste haineuse est déclenchée par l’extrême droite. Une dizaine d’ouvriers arabes sont lâchement assassinés. En réponse le MTA décide d’organiser à la fin du mois d’aout une marche silencieuse pour accompagner la dépouille de Ladj Lounes de la Calade à la Joliette, qui sera rapatriée en Algérie.

· Le 3 septembre le MTA organise une grève inédite des dizaines de milliers d’ouvriers majoritairement maghrébin y participent.

· Des grèves de la faim ont lieu à Marseille en 72 et 73 pour l’obtention du titre de séjour.

· 14 décembre 1973, une bombe explose au sein du Consulat d’Algérie à Marseille faisant 4 morts et 20 blessés. L’attentat est revendiqué par le groupe identitaire « Charles Martel ». Ces évènements interviennent onze ans après la fin de la guerre d’Algérie. Le premier choc pétrolier et la crise économique renforcent un climat anti-arabe.

Ils ont eu le courage de dire « non » aux atteintes de la dignité humaine. Les luttes menées par les travailleurs immigrés au cours des années 70 visent avant tout à améliorer les conditions de vie et de travail de ces personnes déracinés qui ont rejoint la France dans l’espoir d’améliorer leur sort. Cependant, il est nécessaire de ne pas les réduire uniquement à cela. En effet, ces combats sont avant tout pour la dignité humaine dont les conséquences seront bénéfiques pour l’ensemble de la société.

En 1973, c’est l’été meurtrier à Marseille

En 1973, c’est l’été meurtrier à Marseille et dans le sud de la France. Le 25 août, un Algérien, en situation de déficience mentale, tue un chauffeur de bus.

Dès le lendemain, dans le journal le Méridional G. Domenech publie un éditorial raciste intitulé « Assez, assez, assez ! ».

Une vague de haine raciste parcourt la ville.

Dans la nuit du 28 au 29 août 1973, Ladj Lounes, 16 ans, est assassiné par un policier juste parce qu’il est arabe. D’autres crimes et assassinats ont lieu contre des Algériens. Le mot « ratonnade » salit les murs de la ville.