En décembre 1981, le gouvernement français a instauré la Commission nationale pour le développement social des quartiers (CNDSQ) et créé les zones d’éducation prioritaire (ZEP) dans le cadre de politiques visant à lutter contre la ghettoïsation et l’échec scolaire dans les quartiers défavorisés. Cependant, quarante ans plus tard, ces initiatives sont largement considérées comme un échec.
Contexte et Objectifs des Politiques
CNDSQ : La commission avait pour mission de prévenir la dégradation physique et sociale des quartiers en difficulté, en expérimentant des actions sur des sites classés « îlots sensibles ». Elle visait à démocratiser la gestion urbaine, équilibrer la composition sociale des quartiers, et relier le développement social au développement économique.
ZEP : Ces zones introduisaient une forme de discrimination positive pour corriger les inégalités sociales à travers un renforcement sélectif de l’action éducative dans les zones où l’échec scolaire était le plus élevé.
Bilan et Échecs
Échec de la CNDSQ :
Les interventions se sont trop concentrées sur le confort des logements sans prendre en compte l’environnement social et économique global.
La participation des habitants n’a pas produit les résultats escomptés, et les procédures administratives étaient lourdes.
Malgré des efforts pour désenclaver les quartiers par des infrastructures, ces zones continuent de concentrer pauvreté, insécurité et violence sociale.
Échec des ZEP :
Le dispositif a été restructuré en 1999 sous forme de réseaux d’éducation prioritaire (REP), mais les inégalités scolaires persistent .
Les REP+ ont été créés pour cibler les zones les plus en difficulté, mais les résultats restent mitigés.
Causes Identifiées
Les politiques nationales ont souvent ignoré les spécificités locales et ont adopté une approche monolithique peu adaptée aux réalités variées des territoires concernés.
Les efforts pour améliorer l’habitat et les infrastructures n’ont pas suffi à résoudre les problèmes sociaux structurels tels que le chômage ou la précarité économique.
Conclusion
Malgré des intentions louables, les politiques de la ville initiées en 1981 n’ont pas réussi à enrayer durablement les problèmes socio-économiques des quartiers défavorisés. Ces échecs soulignent la nécessité d’une approche plus intégrée qui tienne compte des dynamiques locales et sociales.