Les violences policières, en France et pendant la colonisation en Algérie jusqu’à la création de brigades comme la BRAV-M, témoignent d’une continuité historique marquée par la répression et les abus.
Dès la conquête coloniale, les forces françaises utilisaient des méthodes violentes pour contrôler et terroriser les populations autochtones.
Pendant la guerre d’Algérie (1954-1962) : La répression s’intensifie avec l’usage systématique de la torture, les arrestations arbitraires et les exécutions sommaires.
À Paris Maurice Papon, préfet de police, met en œuvre des stratégies violentes, la police réprime violemment une manifestation pacifique d’Algériens le 17 octobre 1961.Des milliers de personnes sont arrêtées, battues et tuées. Des corps sont retrouvés dans la Seine, illustrant l’extrême brutalité des forces de l’ordre.
Les méthodes répressives développées en Algérie ont influencé la gestion policière en métropole. La Brigade Nord-Africaine (BNA) ou la Brigade des Agressions et Violences (BAV) et ses successeurs ont appliqué des techniques issues du contrôle colonial pour surveiller et réprimer les populations.
Mai 68 reste un symbole des violences policières en France. Ces événements ont mis en lumière les limites du maintien de l’ordre face aux mouvements sociaux et continuent d’alimenter les débats sur la gestion policière des manifestations.
L’histoire des voltigeurs et de la BRAV-M illustre les tensions autour du maintien de l’ordre en France, particulièrement lors des manifestations.
Ils ont été créés par R. Marcellin qui occupait des fonctions au sein du régime de Vichy. Après les événements de mai 1968 il est sera ministre de l’intérieur jusqu’en 1974.
Dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes, le préfet de police de Paris Michel Delpuech crée, le 8 décembre 2018 les DAR (Détachement d’Action Rapide) équipés de LBD, dans le but d’interpeller les « casseurs ». Le groupe est composé de policiers à pied chargés d’aller au contact des « groupes violents » et de les interpeller. On leur reproche de faire du maintien de l’ordre, alors que ça ne fait pas partie de leur mission.
Début 2019 la brigade de répression de l’action violente motorisée (BRAV-M) remplace les DAR.
La BRAV-M a été mise en place par le préfet Didier Lallement dans le contexte des manifestations des Gilets jaunes, avec pour objectif principal d’interpeller rapidement les individus violents et de disperser les regroupements non déclarés.
La Brav-M, comme les voltigeurs est une unité agressive, leur technique de maintien de l’ordre fait polémique parce qu’ils ont pour mission d’aller à l’affrontement. Une pétition de milliers de signataires réclame à l’Assemblée Nationale la dissolution de cette brigade. “Son mode d’intervention évoque le souvenir des voltigeurs, des duos de policiers montés sur une moto pour disperser les manifestants, brigade dissoute en 1986 après l’assassinat de Malik Oussekine, roué de coups par trois voltigeurs en marge de contestations étudiantes”.
L’histoire traumatique des voltigeurs aura pour toujours le nom Malik Oussekine, un étudiant de 22 ans sous dialyse, qui se retrouve par hasard proche d’une manifestation contre la loi Devaquet. Des policiers se précipitent sur lui le frappent avec une violence inouïe. Son nom reste comme un symbole des violences policières et le marqueur politique de toute une génération. C’est Charles Pasqua qui était ministre de l’Intérieur à l’époque.
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