La marche pour l’égalité et contre le racisme

Une activité culturelle intense a accompagné nos luttes

La culture représentant un enjeu social et politique, les initiatives culturelles se sont développées pour rendre compte des réalités vécues par cette génération issue de l’immigration mais aussi pour affirmer son ancrage dans la société française.

A travers les pièces de théâtre, les concerts de musique il s’est agi de montrer la dimension humaine de cette jeunesse et de valoriser leur image dans les représentations collectives. Les espaces d’expression de la culture d’origine se développent et s’affirment. L’Espace culturel de la Busserine devient un lieu de création et de bouillonnement culturel.

Les compagnies de théâtre vont puiser leurs forces dans des revendications sociales en France et dans leur culture d’origine.

Des maux aux mots, pour dire et guérir

Radio

Radio Gazelle a été créée par un noyau de militants Issus de l’immigration maghrébine et attachés aux valeurs de justice et d’égalité.

Fin 81, début 82 les radios libres sont autorisées, Radio Gazelle devient une radio associative. Elle s’adresse très vite aux différentes communautés qui composent Marseille : Maghrébine, Antillaise, Arménienne Occitane Capverdienne portugaise latino-américaine Italienne vietnamienne… La Radio devient multiculturelle à l’image de marseillaise 

La parole est donnée à ceux qui ne l’ont pas dans les médias et l’expression est libre. Radio Gazelle devient « la voix des sans voix ». pour la première fois raisonnent sur les ondes des voix en arabe, Amazigh, créole, arméniennes…

Radio Gazelle est bien identifiée comme un outil de la lutte contre les discriminations et le racisme et pour l’émancipation de la femme. Elle apporte son soutien aux initiatives locales et à ceux qui se battent.

Radio Gazelle soutient, accompagne la marche pour l’égalité et en devient l’un des principaux acteurs locaux.

De nombreux animateurs de la radio vont accompagner la Marche jusqu’à son arrivée le 3 décembre à Paris.

Musique

Nass El Ghiwane groupe proche du peuple n’étaient pas insensibles aux difficultés rencontrées par les jeunes issus de l’immigration en France, Ils avaient visité la cité des Flamants et rencontré ses habitant, leurs chansons engagées ont accompagné les marcheurs tout le long du parcours de la marche.On se souvient tous de leur chanson Sabra et Chatila

 

 

Théâtre

Le Théâtre « TAA’ NOUS » est fondé par Ferhat Tayari. Des soirées « Thé à la menthe » sont organisées à la MJC Corderie découvrir des musiques, des poètes, et des auteurs. Plusieurs membres de la troupe sont encore aujourd’hui présents dans les revendications politiques et sociales.

Akel Akian créateur du « Théâtre de la mer » a su mettre à l’honneur de grands écrivains maghrébins comme Driss Chraïbi Kateb Yassine Tahar Ben Jelloun. Pour lui, le théâtre devait « jeter des passerelles entre les générations, entre les quartiers Nord et le centre-ville. »

Le « Théatre du Pied Nu » créée par Mohamed Adi participe à faire découvrir les arts et pratiques du théâtre, de la musique, du conte à travers les cultures venues d’ailleurs, Il se fait connaitre par la représentation de la pièce « Moha le fou, Moha le sage ».

La compagnie Théâtres et sociétéS est née à la Busserine, crée par Kamel Boudjellal qui s’est très tôt intéressé aux problèmes des Chibanis et des conditions des femmes. « Pauvres mais dignes » pourrait être le crédo par cette troupe issue de la pure tradition du Théâtre forum.

Art et Photos

Kamel Khélif, artiste aux multiples talents, peintre, écrivain, dessinateur « je ne souviens pas avoir fait des dessins enfants. I n’y avait pas de papier à la maison ».

Mohamed Taguelmint Photographe, choisit la photo en noir et blanc. Il s’est battu pour ouvrir le premier labo, jeunes, aux Flamants. Son regard sur ses copains, sa famille et les luttes auxquelles il a participé nous laisse deviner la tendresse et l’amitié qui naissent et perdurent au sein des cités.

Cinéma

Moussa Maskri grandit à Marseille dans le quartier des flamants après avoir joué dans la pièce « Yaoulidi » dédiée à Lahouari Ben Mohamed, il mène une grande carrière d’acteur.

Bania Medjbar a choisi quant à elle la caméra et a réalisé de nombreux film

 

Complainte d’exil

Poussières d’étoiles noires nées du vent de l’exil
Nous creusons des sillons de souvenirs au fil du temps
Dans des trous béants de mémoires volatiles
Pour danser sur les pas malhabiles de nos parents
Des fragments de lune arrachés à la terre mère
Las de la loi du sort, des espoirs avortés
Partis chercher fortunes et gloire par-delà les mers
En priant Dieu de les couvrir de Ses bienfaits
Dans leurs bagages, des airs au parfum de nostalgie
Qu’ils fredonnent avec des sourires emprunts d’amertume
De lourds habits taillés dans les traditions et les coutumes
Qui leurs interdisent toute idée d’échec, tout oubli
Funambules de l’existence en perpétuelle quête d’équilibre
Afin que leurs descendances cultivent l’art de vivre libre
Entre l’ici et l’ailleurs vacillent leurs rêves de bonheur
Leur envie de jouir de la vie, des fruits de leur dur labeur
Leurs sacrifices sur nos consciences pèsent et donnent le vertige
Pourquoi faut-il soulever des montagnes sur le chemin des ancêtres
Sur nos frêles épaules leurs espérances à l’excellence nous obligent
Comment trouver sa propre voie sans passer pour des traitres
Bercés par la complainte noire de sultans sans couronne
Nous inventons un royaume bantou où planter nos racines
Nous racontant des histoires où notre taux de mélanine
Ne nous assigne plus à résidence loin des droits de l’homme

SOLY

 

Mise à jour :mardi 6 mai 2025
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