Crimes racistes - Abdenbi Guemiah

Intro

Abdenbi Guemiah était un étudiant marocain de 19 ans, résidant dans la cité de transit Gutenberg à Nanterre, en France.

Le 23 octobre 1982, il a été tragiquement abattu par un voisin excédé, qui lui a tiré dessus avec un fusil. Gravement blessé, Abdenbi est décédé le 6 novembre 1982 à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.

La mort d’Abdenbi Guemiah en 1982 a eu des conséquences profondes et durables sur la communauté de Nanterre, tant sur le plan social que politique.

Ce crime a été un électrochoc pour Nanterre, entraînant une mobilisation contre le racisme, l’amélioration des conditions de vie des populations immigrées et une reconnaissance durable de leur histoire dans l’identité locale.

Ce crime raciste a suscité une vive émotion et une mobilisation importante, notamment une marche silencieuse réunissant plus de 2 000 personnes avec le message « Plus jamais ça ! ».

François Autain, alors secrétaire d’État chargé des travailleurs immigrés, a dénoncé ce meurtre comme étant motivé par le fait qu’Abdenbi était jeune et arabe.

Abdenbi Guemiah était un jeune homme brillant et engagé. Il était cofondateur et trésorier de l’association culturelle Gutenberg, dédiée à la réussite éducative et au soutien des jeunes contre la délinquance.

Cette tragédie a mis en lumière les conditions précaires des cités de transit comme la Cité Gutenberg, où vivaient des familles immigrées dans des logements temporaires inadéquats. En conséquence, l’État a dissous la société gestionnaire de ces cités et relogé leurs habitants dans des logements décents dès l’année suivante. Ce processus a marqué la fin progressive des cités de transit à Nanterre.

Elle a renforcé la solidarité entre les habitants de Nanterre, notamment ceux des quartiers populaires. Elle a également inspiré des actions visant à préserver la mémoire d’Abdenbi, comme l’organisation d’hommages annuels et l’installation de plaques commémoratives devant son ancien collège

Son héritage est aujourd’hui commémoré à Nanterre. En 2013, le conseil municipal a décidé de nommer un boulevard en son honneur ainsi qu’une rue dédiée à la mémoire de la Cité Blanche, où il vivait afin de préserver sa mémoire et reconnaître l’histoire des quartiers populaires. Ces initiatives symbolisent la reconnaissance officielle de cette histoire longtemps occultée.

Abdenbi Guemiah est devenu une figure emblématique de la lutte contre le racisme et pour les droits des habitants issus de l’immigration.

L’assassin d’Abdenbi Guemiah a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle en 1985, marquant une rare condamnation pour ce type de crime à l’époque.

 

Mise à jour :mardi 6 mai 2025
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