Intro

L’attentat du 14 décembre 1973 contre le Consulat d’Algérie à Marseille s’inscrit dans un contexte de violence anti-arabe qui a marqué l’année 1973 dans le sud de la France.
Une bombe a explosé dans le hall du consulat, 28 rue Dieudé, faisant 4 morts et 22 blessés. L’attentat a été revendiqué par le Club Charles Martel, un groupuscule d’extrême droite formé par d’anciens activistes proches de l’OAS (Organisation Armée Secrète).
Le lendemain, plus de 3 000 personnes ont manifesté à Marseille, Paris, Bordeaux et Lyon. Cet attentat faisait suite à d’autres attaques contre le siège d’Air Algérie et de l’Amicale des Algériens.
L’attentat est survenu après une série de crimes racistes et d’expéditions punitives contre les Algériens qui ont eu lieu à Marseille pendant l’été et l’automne 1973. Cette période a été marquée par une montée du racisme anti-arabe, exacerbée par le premier choc pétrolier et la crise économique.
Les enquêtes de police n’ont jamais abouti, ni pour cet attentat ni pour les assassinats. Plusieurs pistes ont été évoquées :

  • mettant en cause la complicité d’Eugène Ibagnès dirigeant de l’UDISFRA (Union de défense des intérêts des Français rapatriés d’Algérie). Une organisation de pieds noirs d’Algérie qui restent nostalgiques de l’Algérie française. Eugène Ibagnès était une figure importante dans le milieu des rapatriés d’Algérie en France, particulièrement à Marseille, dans les années 1970. Il évoluait dans un milieu marqué par le ressentiment envers l’indépendance de l’Algérie et la politique du général de Gaulle.
  • selon une enquête de la justice italienne il est probable indique que le terroriste d’extrême droite Yves Guérin-Sérac et son organisation, Aginter Press, seraient impliqués dans cet attentat. C’est un ancien militaire français devenu activiste d’extrême droite et figure controversée de l’anticommunisme international. En 1962, il déserte l’armée pour rejoindre l’OAS, s’opposant à l’indépendance de l’Algérie. Condamné par contumace, il fuit en Espagne puis au Portugal.
  • Mouloud Kaouane était une figure controversée liée à l’attentat du consulat d’Algérie à Marseille en 1973. C’est un agent des services secrets français depuis 1959.Sa mission initiale était d’infiltrer la Fédération de France du FLN. Il a créé la SOA (Soldats de l’Opposition Algérienne son sigle évoquant son allégeance à l’OAS) dans les années 1960.
    Il devait unir l’opposition contre le gouvernement de Houari Boumédiène en Algérie, pour le renverser et installer un gouvernement pro-européen.
    La SOA a revendiqué plusieurs attentats, notamment contre le journal El Moudjahid en janvier 1976.

L’ambassadeur d’Algérie en France a accusé le maire Gaston Defferre de complaisance envers les crimes racistes et a critiqué la police française pour son manque d’investigation et sa proximité supposée avec les mouvements d’extrême droite.
En janvier 2018, une plaque commémorative a été apposée sur la façade où se trouvait le Consulat général d’Algérie de Marseille, au 28 rue Dieudé, pour honorer les victimes de l’attentat, en présence de l’ambassadeur d’Algérie en France et de représentants de la communauté algérienne à Marseille.
Cet événement tragique reste un symbole des crimes et attentats qui ont marqué la France dans les années 1970, et en particulier dans la région de Marseille.

la provence 24 aout 2023 1973 l été des meurtres racistes PDF
Mise à jour :mardi 6 mai 2025
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