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La 3ème troisième marche « Marche pour les droits civiques »

La « Marche pour les droits civiques » a démarré de Bordeaux le 18 octobre pour arriver à Paris le 30 novembre 1985.

Le Conseil des Associations d’Immigrés en France (CAIF) annonce l’organisation d’une marche des droits civiques lors d’une conférence de presse.   

Il refuse de s’allier à SOS Racisme par crainte de les voir s’imposer au détriment des associations d’héritiers de l’immigration.

La « Marche des droits civiques » centralise son action sur la participation des jeunes français d’origine « maghrébine » aux élections de 1986 par une campagne de sensibilisation pour leur inscription sur les listes électorales et la revendication du droit de vote pour les étrangers. Une promesse de François Mitterrand, lors de sa campagne présidentielle de 1981, est d’accorder le droit de vote aux étrangers pour les élections locales (80e proposition de son programme).

L’idée portée par « France Plus » est d’obtenir un pouvoir de pression sur le monde politique sous forme d’un lobby ethnique : « Aujourd’hui, des milliers de jeunes immigrés ont la nationalité française. Ils sont citoyens. Ils représentent une force électorale avec laquelle il faudra compter, de plus en plus ». Cependant, ce thème de départ, sous l’influence du pôle de l’« autonomie » des héritiers et des associations de travailleurs immigrés et d’autres associations comme l’association « Expressions Maghrébines Au Féminin », Radio Beur, la CAIF…, connaît de nombreuses modifications. Pour des désaccords politiques « France plus » ne fait pas parti de cette initiative.

Les revendications présentées au début de la marche intègrent un certain nombre de thèmes, comme le « droit aux travailleurs étrangers résidant régulièrement en France d’avoir une famille avec le soutien de l’Association des Travailleurs Algériens en France (ATAF) , le droit pour les associations de soutenir une action juridique en tant que demandeur, droit revendiqué par le pôle « autonome » des jeunes dès 1983...

Les initiateurs de cette Marche insistaient sur le fait que cette Marche était la 3ème du genre et marque son affiliation aux deux précédentes Marches celle de 1983 et celle Convergence 84.

À l’arrivée de la 3ème Marche une manifestation est organisée en partant de Barbès, quartier populaire réputé dans le 18ème arrondissement de Paris.

L’existence de deux initiatives a créé trouble dans les mouvements de solidarité et d’accueil. Cette marche, au contraire de celle de SOS Racisme a subi un véritable ostracisme médiatique, voire même une opération de désinformation au cours de la dernière semaine de novembre. Le quotidien le Matin qui, à quelques jours de l’arrivée de la marche à Paris, annonçait que les deux initiatives avaient décidé de s’unir pour arriver ensemble le 7 décembre comme par hasard la date d’arrivée des rouleurs de Sos-Racisme.

Au cours du déroulement de la Marche et lors des rencontres et des débats dans les différentes étapes que vont se formaliser et se préciser les principales idées et revendications. D’une part la revendication de « l’autonomie du mouvement associatif issu de l’immigration avec l’affirmation forte d’une réappropriation de la mémoire » et d’autre part l’émergence de l’idée qu’il faut, par-delà la revendication du droit de vote des immigrés et l’inscription sur les listes électorales, « l’exigence d’une citoyenneté renouvelée en profondeur ».

Cette dernière marche donnera naissance à plusieurs associations faisant le lien entre les générations comme « Mémoire Fertile » puis au concept de « nouvelle citoyenneté »… Cette convergence posa les bases d’une nouvelle dynamique : les Etats Généraux de l’Immigration en 1988.

 

 

 

Mise à jour :mardi 6 mai 2025
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