La couverture médiatique de la Marche pour l’égalité des droits et contre le racisme de 1983 a été initialement limitée, mais a évolué au fil du temps.
Début de la Marche : Indifférence des grands médias
Au départ de Marseille le 15 octobre 1983, la Marche a été largement ignorée par les grands médias nationaux. Cette indifférence médiatique a persisté pendant les premières étapes de l’événement.
Rôle crucial des médias indépendants
Face à ce manque de couverture, un réseau de médias indépendants s’est mobilisé pour documenter la Marche :
- Radios libres : Radio Gazelle (Marseille), Radio Soleil Goutte d’Or (Paris)
- Presse alternative : Sans Frontière, Expressions Immigrés-Français (journal de la FASTI)
- Agences indépendantes : IM’média, créée en juin 1983
Ces médias, souvent issus des communautés immigrées, ont formé un "pool" pour assurer une couverture en continu de l’événement
Contribution des photographes indépendants
Pierre Ciot, photographe indépendant, a joué un rôle important en immortalisant le départ de la Marche. Ses photos ont été acceptées par l’AFP. Certaines ont été diffusées par l’AFP et sont devenues des archives uniques sur cet événement important.
Il y a des fanzines comme Rencar de Corbeilles-Essonne qui ont rejoint cette dynamique pour produire un contenu indépendant. Cela a permis de relater les étapes de la Marche tout en mobilisant leurs publics dans un contexte souvent hostile.
La collaboration entre militants et journalistes a préfiguré un réseau national transversal, dynamique et imaginatif. Les archives produites par ces acteurs restent aujourd’hui des témoignages précieux.
Évolution de la couverture médiatique
La situation a changé après un événement tragique :
- Point tournant : L’assassinat d’Habib Grimizi le 14 novembre 1983 a marqué un changement dans la couverture médiatique
À partir de cet événement, les grands médias nationaux et locaux ont commencé à couvrir plus largement la Marche.