
Aigues-Mortes est une commune française située dans le département du Gard. Elle est connue notamment pour un événement tragique qui s’y est déroulé en août 1893 c’est le massacre des Italiens d’Aigues-Mortes.
À la fin du XIXe siècle, la France connait une forte immigration italienne dans le sud-est. Cette période est marquée par une crise économique et exacerbe les tensions entre la population et les immigrés. C’est à cette période que nait un sentiment nationaliste avec l’apparition de ligues d’extrême droite dont la Ligue de la patrie française en 1898.
Durant cette période les immigrés italiens étaient considérés comme des voleurs de travail ou des malfrats, comme en témoignent certains écrits.
C’est le début de l’apparition de surnoms à caractère péjoratif, comme « rital ». En corrélation avec cette montée de la méfiance envers les immigrés, des mesures sont mises en place par l’Etat avec la mise en place des quotas, ou l’obligation dès 1890 d’avoir une carte de séjour obligeant chaque étranger à se faire connaître auprès de la mairie du village où il réside, dans une logique de rationalisation et de régulation de l’immigration.
Les 16 et 17 août 1893, une rixe éclata entre ouvriers français et italiens, dans les salines de Peccais, de la Compagnie des Salins du Midi. La situation dégénéra rapidement en violences meurtrières. Les Italiens furent attaqués par une foule composée d’habitants locaux malgré les tentatives des autorités pour rétablir l’ordre.
Le préfet fait appel aux gendarmes qui arrivent après le drame.
Officiellement, huit Italiens furent tués, mais certaines sources estiment le nombre de morts à environ 150. De nombreux italiens furent blessés, victimes de lynchages, coups de bâton, noyade et coups de fusil.
Le procès qui suivit se solda par un acquittement général, ce qui fut considéré comme un scandale judiciaire.
L’affaire devient un enjeu diplomatique et la presse italienne prend fait et cause pour les ouvriers italiens. Des émeutes anti-françaises éclatent en Italie.
En 2018, une plaque commémorative a été posée à Aigues-Mortes pour honorer la mémoire des ouvriers italiens victimes de ces violences xénophobes