Le vendredi 25 avril 2025, un rassemblement en mémoire de Souheil El Khalfaoui et de 44 autres victimes de violences policières s’est tenu au Vieux-Port de Marseille, à l’occasion de l’anniversaire de Souheil, qui aurait eu 23 ans ce jour-là. Souheil a été tué par un policier stagiaire le 4 août 2021 lors d’un contrôle à la Belle de Mai. Son cas illustre les contestations autour de l’article L.435-1 du Code de la sécurité intérieure, qualifié de « permis de tuer » pour avoir élargi les conditions d’usage des armes par les forces de l’ordre.
Cette manifestation, organisée pour dénoncer les violences d’État systémiques, a vu l’installation de 35 stèles portant les noms de victimes de violences policières, formant un « cimetière » symbolique face à un « Mur de la Honte » listant les noms et chiffres des personnes tuées par la violence systémique et le racisme au sein de l’institution policière.
Dans plusieurs quartiers de Marseille, des collages représentant les silhouettes de familles amputées d’un de leurs membres, arraché par les balles de la police, ont été réalisés.
Les familles dénoncent un système raciste et violent, soulignant que les victimes sont majoritairement des jeunes hommes noirs et arabes issus de quartiers populaires, et que les meurtres policiers ne sont pas des bavures isolées.
Elles exigent que les policiers ayant commis des meurtres ne puissent pas échapper aux mises en examen et qu’ils ne soient pas célébrés lors de cérémonies officielles, perçues comme des provocations illustrant l’impunité systémique.
La famille El Khalfaoui dénonce des irrégularités dans l’enquête : disparition de vidéos de surveillance critiques non scellées par l’IGPN, remplacement du juge d’instruction en 2024 avant l’audition du tireur, et classement initial sans suite en décembre 2021 malgré des doutes sur la proportionnalité du tir.
Les organisateurs exigent l’abrogation de la loi de 2017 sur l’usage des armes par les forces de l’ordre, jugée urgente face à la répétition des drames.