La politique de la ville a pour objectif de réduire les inégalités de développement au sein des zones urbaines, de rétablir l’égalité républicaine dans les quartiers défavorisés et d’améliorer les conditions de vie de leurs habitants.
L’ATOM (Aide aux Travailleurs d’Outre-Mer) 1950–1981 : un symbole du traitement colonial et néocolonial des « indigènes ».
Louis Belpeer : « Il y avait deux raisons pour lesquelles nous devions nous engager collectivement auprès des populations des bidonvilles : la première c’est qu’en tant que chrétien, je pensais qu’il n’était pas possible de laisser des non-chrétiens sans présence chrétienne auprès d’eux ..., leur tendent la main, les approchent et dialoguent avec eux, non pas pour les convertir,... C’était une obligation morale, intérieure, d’accueillir les étrangers. Et une deuxième raison... J’étais très frappé par ce qui se passait dans différentes régions d’Afrique du Nord : à Casablanca par exemple …dans les années cinquante la ville indigène fond sur la ville européenne... Le danger, c’était qu’en effet, les quartiers pauvres fondent sur les quartiers riches… il faut absolument créer un dialogue entre les deux populations : la population autochtone, c’est-à-dire nous-mêmes, et la population immigrée, de façon à ce que ce risque soit un risque limité ».
Une mère de famille « Ils nous ont promis de nous reloger en 2 ans. »
À Bassens, on est venus parce qu’on nous avait fait croire qu’on pourrait avancer, qu’on aurait des perspectives d’évolution. On nous avait promis un relogement sous deux ans, mais on s’est fait avoir. Personne n’est jamais venu nous proposer quoi que ce soit, jamais. On nous a installés ici, puis on nous a laissés tomber, livrés à nous-mêmes. Il n’y avait ni concierge, ni femmes de ménage… Les ordures s’accumulaient dans toute la cité. Alors, on a arrêté de payer les loyers. Quand le responsable passait, on lui disait simplement : « Ce mois-ci, on n’a rien. » Et ça a duré des années, comme ça.
SOS Racisme efface l’association SOS Avenir Minguettes, à l’origine de la Marche, en reprenant une partie de son nom.
Après la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, Laurent Fabius, a favorisé la création de SOS Racisme afin de canaliser et de neutraliser le mouvement autonome issu de l’immigration, qui avait tenté de s’organiser politiquement et indépendamment.
Des figures majeures de la Marche, telles que Toumi Djaïdja, Djamel Attalah et Farida Belghoul, ont dénoncé la manière dont SOS Racisme, proche du Parti socialiste, a occupé le terrain militant au détriment des « marcheurs » et des collectifs issus directement de l’immigration.
La sociologue Nacira Guénif-Souilamas, estime que l’État a soutenu un « antiracisme moral » incarné par SOS Racisme, plutôt qu’un antiracisme politique et autonome.
D’importantes sommes d’argent ont été allouées à cette association, qui, par ailleurs, reste très peu présente dans les quartiers populaires. Les grands médias ont également largement contribué à renforcer la visibilité de SOS Racisme, souvent au détriment de nombreuses associations de terrain. De nombreux artistes ont été séduits par ce discours antiraciste, jugé parfois trop édulcoré, paternaliste et surtout dépourvu de véritable dimension politique.
Les ressources financières qui leur ont été attribuées depuis 1984, notamment dans le cadre de la Politique de la ville, s’apparentent à une forme de spoliation des habitants des quartiers défavorisés.