Les marcheurs ont quitté Marseille en direction de la ville d’Aix en Provence, c’est à partir de là que l’aixois Bouzid Kara les a rejoint.
28 octobre 1983 forum justice à Vaulx-en-Velin
Le 28 octobre 1983 la Marche fait une étape de Vaulx-en-Velin. Un forum justice est organisé dans la soirée en présence de la mère de Wahid Hachichi, adolescent de 16 ans abattu un an auparavant à Lyon. Tout comme Vénissieux, Vaulx-en-Velin symbolise, à l’époque, le malaise des banlieues françaises minées par l’exclusion, la violence et les inégalités.
C’est en 1979, dans la ZUP de Vaulx-en-Velin éclatent les premières grandes émeutes urbaines. Elles font du à une tentative de suicide d’un jeune « Maghrébin » poursuivi par des policiers, de violents affrontements éclatent entre jeunes et forces de l’ordre dans la cité de la Grappinière. Cet événement aura un fort retentissement tant au niveau local que national, surtout parmi les jeunes de Vaulx-en-Velin qui, à travers leurs actes violents, dénoncent le racisme, les violences policières et les inégalités.
Les marcheurs se rendront au forum justice organisé à la salle Amphis par la Wahid association. Celle-ci, portée par des familles victimes de crimes racistes ou sécuritaires, est créée après la libération du meurtrier du jeune Wahid Hachichi afin de sensibiliser la société à l’impunité dont bénéficient les « tueurs de frisés ».
La marche a traversé plusieurs villes de France sans grands échos médiatiques. Les marcheurs sont dans l’est de la France lorsqu’ils apprennent l’assassinat d’Habib Grimzi le14 novembre 1983 par défenestration dans le train Bordeaux-Vintimille par trois candidats à la Légion étrangère pour des motifs racistes Ce crime odieux a été commis devant 95 passagers sans que personne n’intervienne. C’est ce drame qui a interpellé les médias et les politiques sur crimes racistes que subissaient les descendants des immigrations postcoloniales.
Est cet évènement tragique qui pousse plus de 100 000 personnes à se retrouver dans la capitale alors qu’ils n’étaient qu’une poignée à être partis de Marseille 2 mois plus tôt.
Les ministres Huguette Bouchardeau et Jack Lang et de nombreuses personnalités de la culture et des médias sont présent.
Le président Mitterrand reçoit les marcheurs à l’Elysée. Le keffieh, symbole de la résistance palestinienne, porté par certains marcheurs ne sera pas admis dans l’enceinte du palais présidentiel.
Des annonces sont faites à l’issue de cette entrevue à laquelle assistent des marcheurs accompagnés par le père Christian Delorme