Crimes racistes - Toufik Ouanes

Intro

Le samedi 9 juillet 1983, l’ambiance est festive en pleine période estivale dans la cité des 4000 à La Courneuve. Vers 20 h 30 un groupe d’enfants jouent au pied des barres d’immeubles. Des garçons s’amusent à allumer des pétards. Soudain Toufik Ouanes marche quelques mètres et s’écroule touché par un projectile.

Il a été abattu par René Aigueperse, un voisin excédé par le bruit. Ce dernier, machiniste à la RATP a utilisé une carabine à air comprimé pour tirer sur l’enfant, causant sa mort avant l’arrivée des secours.

 

Ce drame a suscité une vive émotion et de la colère dans le quartier, le meurtre de Toufik n’est pas un fait divers isolé. L’année 1983 est marquée par une montée des violences racistes en France, avec plusieurs crimes similaires recensés. Ces événements alimentent un climat d’injustice et de colère dans les banlieues populaires.

Bien que le mobile raciste ait été écarté lors du procès, beaucoup ont vu dans ce meurtre une expression indirecte des discriminations systémiques.

René Aigueperse a été condamné à cinq ans de prison, dont deux avec sursis. Le procès a invalidé définitivement l’hypothèse d’un crime raciste malgré les débats publics autour du caractère discriminatoire de l’acte.

Les médias ont rapidement intégré ce fait divers dans un discours plus large sur les "cités sensibles" souvent en minimisant la gravité du geste ou en le rationalisant par l’exaspération du meurtrier face au bruit.

Ce meurtre s’inscrit dans une année charnière pour les luttes contre le racisme en France. Quelques mois après cet événement, la Marche pour l’égalité et contre le racisme est organisé. Elle visait à dénoncer les violences racistes, souvent l’immunité des crimes et à revendiquer des droits pour les populations immigrées. Cependant, malgré son succès initial, cette mobilisation a été étouffée politiquement.

 

 

 

Mise à jour :mardi 6 mai 2025
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