Le Petit Bard est un quartier de l’ouest de Montpellier, connu pour son histoire liée au logement social, à une importante population « d’origine immigrée » et des luttes pour l’amélioration des conditions de vie.
Construit dans les années 1950 pour loger les rapatriés d’Algérie, le quartier du Petit-Bard à Montpellier s’est transformé au fil des décennies en accueillant de nouvelles populations, sans jamais bénéficier de réelle rénovation.
Dans les années 1990, les appartements sont vendus un à un, aboutissant à une copropriété de 850 logements. Au début des années 2000, 2 500 personnes y vivaient dans des conditions de plus en plus dégradées, au point que le ministre du Logement qualifia la cité de « copropriété la plus dégradée de France ». Cet isolement et cette absence d’entretien donnèrent au quartier le visage d’un véritable « apartheid urbain ».
C’est dans ce contexte qu’en juin 2004, l’incendie d’un immeuble coûta la vie à Hocine El Ouamari. Ce drame met en lumière l’insalubrité et l’insécurité quotidiennes, déclenchant une onde de choc d’abord locale puis nationale. La colère des plus jeunes est contenue par les anciens, afin de laisser place au dialogue. Dès lors, une mobilisation inédite prit forme : manifestations, occupation de gymnase, forums, prises de parole publiques, mais aussi une grande solidarité et l’affirmation d’une conscience collective. Associations, collectifs et habitants unirent leurs forces pour exiger des relogements dignes, la réhabilitation des logements, l’arrêt des expulsions et la reconnaissance de leur droit à une vie décente.
Réalisé par Samir Abdalla, le documentaire La bataille du Petit-Bard retrace plus d’une décennie de combats menés par les habitants. À travers des images d’archives et des témoignages vécus, il rend visibles des vies et des luttes longtemps ignorées ou méprisées par les institutions. Ce récit, porté par les habitants eux-mêmes, se présente avant tout comme un héritage : transmettre aux jeunes générations la mémoire des mobilisations populaires et rappeler que les droits fondamentaux ne se donnent pas, ils se conquièrent par l’organisation et la solidarité.
Les victoires obtenues au Petit-Bard : relogements décents, dynamisation de la vie associative, reconnaissance publique constituent un empreinte essentiel dans l’histoire des luttes pour le droit au logement. Le film témoigne ainsi d’une dignité partagée et d’une détermination collective qui ont marqué l’histoire des quartiers populaires.
https://www.alhambracine.com/film/la-bataille-du-petit-bard/
Petit-Bard/Montpellier : Marche citoyenne des parents.