Les radios libres ont commencé à émerger en France à partir de 1977, s’inspirant des expériences anglo-saxonnes et italiennes. À cette époque, la France était sous un régime de monopole d’État en matière de radiodiffusion, ce qui rendait ces émissions illégales.
Sous les gouvernements de Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac et Raymond Barre, les radios libres ont fait face à une forte répression. Les autorités utilisaient diverses méthodes pour contrer ces émissions :
- Radiogoniométrie pour localiser les émetteurs
- Interventions policières
- Saisies de matériel
- Arrestations et procès
- Brouillage des fréquences
L’élection de François Mitterrand en 1981 a marqué un tournant décisif pour les radios libres. Dès novembre de la même année, les radios pirates sont devenues légales, bien qu’avec certaines contraintes :
- Interdiction de former des réseaux
- Limitation de la puissance d’émission
- Interdiction de diffuser de la publicité
La légalisation des radios libres a entraîné une explosion du nombre de stations FM en France. Face à cette croissance rapide, le gouvernement a dû mettre en place un cadre réglementaire :
- Novembre 1981 un décret permettant des dérogations au monopole d’État
- Juillet 1982 la loi-cadre réformant le système audiovisuel et créant la Haute Autorité de la communication audiovisuelle
- Août 1984 l’autorisation de la publicité, marquant le début de la professionnalisation du secteur
La naissance des radios libres a profondément transformé le paysage médiatique français. En moins de quatre ans, la France est passée d’un système quasi monopolistique à un environnement radiophonique diversifié, comprenant le service public, les radios périphériques, les radios locales privées associatives et les stations commerciales.
Aujourd’hui, bien que l’ère des radios libres soit révolue, leur héritage persiste dans la diversité du paysage radiophonique français et dans les innovations continues du secteur face aux défis de l’ère numérique