40 ans de désillusions ça fait long pour une génération.
Depuis 1981, le droit de vote aux immigrés, promesse de campagne de François Mitterrand, n’a jamais abouti. Une chimère, une poussière que chaque gouvernement a bien rangée sous le tapis. De nombreux « chibanis », (femmes et hommes) sont morts sans jamais avoir exercé ce droit fondamental.
A l’arrivée de la Marche un grand quotidien a dévoyé les idéaux de la Marche pour l’égalité et contre le racisme en la nommant « marche des Beurs ». Cette confusion persiste, y compris dans certains manuels scolaires, allant même à la confondre avec SOS racisme.
Les mêmes causes engendrant les mêmes effets, 40 ans plus tard les problèmes subsistent et ce malgré des années de « Politique de la Ville », de missions, de commissions ad hoc, d’un nombre incalculable d’experts et de la succession des ministres et des secrétariats d’Etat. Chacun voulant marquer l’histoire par une « LOI IMMIGRATION » dont l’objet réel est essentiellement électoraliste.
Le traitement différencié des problèmes des quartiers populaires montre que l’Etat refuse de porter un regard lucide et serein sur ces lieux de vie et en concertation avec les habitants et les associations de terrain. Même l’ANRU, dotée de millions d’euros ne parvient pas à endiguer l’image de ces quartiers.
Depuis 2017, une loi votée sous le quinquennat de François Hollande est régulièrement pointée du doigt pour avoir modifié les conditions d’usage des armes par les forces de l’ordre, ce qui a contribué à une hausse des violences et à un sentiment d’impunité au sein de l’institution policière. Malgré des annonces de durcissement des sanctions contre les actes racistes sous la présidence Hollande, la réalité montre une multiplication des actes racistes et des violences policières, ainsi qu’une difficulté persistante à garantir la justice pour les victimes et à rétablir la confiance entre la population et les forces de l’ordre.
Outre les violences policières, s’accumulent également la discrimination lors de l’accès à l’emploi, la marginalisation et la concentration dans les logements sociaux, des dynamiques de ségrégation et de ghettoïsation, ainsi que des conditions de vie sociale souvent très précaires.